Jan Hus (1369-1415)

......Jan Hus naît à Husinec, dans le sud de la Bohême (aujourd'hui Jan Hus (1369-1415)région de la République tchèque) en 1369. Il fait ses études à l'université de Prague et obtient sa maîtrise en 1396.  Deux ans plus tard, il devient assistant à l'université, et en 1401 est nommé doyen de l'université de philosophie où il enseigne. Ordonné prêtre en 1401, il abandonne le latin traditionnel pour prononcer ses sermons en tchèque. Influencé par l'anglais John Wyclif, il s'interroge sur les conséquences pratiques de l'obéissance au Christ, prononce des sermons contre les erreurs du catholicisme et se consacre à la réforme de l'Église.
Sa devise était :
« La Vérité Vaincra ».   Elle est actuellement la devise des Présidents Tchèques.

    Au niveau doctrinal, Jan Hus et John Wycliff croient à la prédestination, considérent la Bible comme l'autorité religieuse suprême et soutiennent que le Christ, contrairement à n'importe quel représentant religieux, immanquablement corrompu, incarne le chef véritable de l'Église.                                                                           

    En 1408, ses sermons suscitent des plaintes, adressées à l'archevêque, et lui valent l'interdiction d'exercer ses fonctions sacerdotales au sein du diocèse.L'année suivante, Alexandre V, l'un des trois papes en lice pour devenir chef de l'Église, rédige une bulle condamnant les enseignements de Wycliffe et ordonnant de brûler ses livres. Hus, qui enseignait ses doctrines, est excommunié en 1410, mais il s'acquiert le total soutien du peuple, alors que des émeutes éclatent à Prague. Soutenu par ces manifestations populaires, il continue à prêcher, même après l'interdit jeté sur la ville en 1412. Le conflit avec Rome s'exacerbe avec ses critiques de la vente des indulgences. Hus en appelle au jugement du Christ, instance inconnue du droit canon. Il compose en latin et/ou en tchèque Questio de indulgentiis, ExplicatiPlace de la Vieille-Ville à Prague : statue de Jan Hus et eglise ND de Tynon de la foi (1412), De ecclesia et Explication des Saints Evangiles (1413).

    Cependant, l'année suivante, nombre de ses amis influents sont déchus de leur pouvoir, obligeant Hus à fuir Prague pour se réfugier dans les châteaux de plusieurs amis nobles. Alors que la Bohême est menacée d'une croisade en 1414, Hus est appelé à comparaître devant le concile de Constance. Il s'y rend, avec un sauf-conduit du roi Sigismond. Toutefois, dès son arrivée, ses ennemis le jettent en prison et le jugent pour hérésie. Sommé d'abjurer (et de s'engager à ne plus enseigner), Hus refuse catégoriquement. Condamné par le concile, il est brûlé sur le bûcher et meurt héroïquement.


Jan Hus sur le Bûcher (Chronique de Richenthal)

   Ses disciples, les hussites, le considèrent comme un patriote et un martyr de la foi et sa mort déclenche une révolution religieuse, politique et sociale qui secoue la Bohême et la Moravie pendant des décennies. Malgré la simplicité de leur armement, les hussites ont tenu en échec l’Empire catholique grâce à leur ferveur religieuse et aux qualités de leur Chef Jan Zizka, qui inventa l’artillerie mobile.

    Après de grandes victoires après 1420, ils repoussèrent successivement cinq croisades, mais se divisèrent entre « Taborites » extrémistes et « Utraquistes » modérés. La défaite des taborites à la bataille de Lipcany en 1434 ouvrit la voie du trône à un hussite modéré : Georges de Podêbrady. Après avoir conquis la ville de Prague en 1448, il fût couronné roi en 1458.


    Jan Hus a contribué à fixer la langue littéraire tchèque. Il peut-être considéré, plus que comme un précurseur, comme le premier des grands Réformateurs.

Tabor, la ville des hussites

 





 

Retour à la page d'accueil