......Jan Hus naît à Husinec, dans le sud de
la Bohême (aujourd'hui région de la République tchèque)
en 1369. Il fait ses études à l'université de Prague
et obtient sa maîtrise en 1396. Deux ans plus
tard, il devient assistant à l'université, et en 1401
est nommé doyen de l'université de philosophie où il
enseigne. Ordonné prêtre en 1401, il abandonne le latin
traditionnel pour prononcer ses sermons en tchèque.
Influencé par l'anglais John Wyclif, il s'interroge
sur les conséquences pratiques de l'obéissance au
Christ, prononce des sermons contre les erreurs du
catholicisme et se consacre à la réforme de l'Église. Sa devise était : « La Vérité Vaincra ». Elle est actuellement la devise des Présidents Tchèques. Au niveau doctrinal, Jan Hus et John Wycliff croient à la prédestination, considérent la Bible comme l'autorité religieuse suprême et soutiennent que le Christ, contrairement à n'importe quel représentant religieux, immanquablement corrompu, incarne le chef véritable de l'Église. En 1408, ses sermons suscitent des plaintes, adressées à l'archevêque, et lui valent l'interdiction d'exercer ses fonctions sacerdotales au sein du diocèse.L'année suivante, Alexandre V, l'un des trois papes en lice pour devenir chef de l'Église, rédige une bulle condamnant les enseignements de Wycliffe et ordonnant de brûler ses livres. Hus, qui enseignait ses doctrines, est excommunié en 1410, mais il s'acquiert le total soutien du peuple, alors que des émeutes éclatent à Prague. Soutenu par ces manifestations populaires, il continue à prêcher, même après l'interdit jeté sur la ville en 1412. Le conflit avec Rome s'exacerbe avec ses critiques de la vente des indulgences. Hus en appelle au jugement du Christ, instance inconnue du droit canon. Il compose en latin et/ou en tchèque Questio de indulgentiis, Explication de la foi (1412), De ecclesia et Explication des Saints Evangiles (1413).
Cependant, l'année suivante, nombre de ses amis
influents sont déchus de leur pouvoir, obligeant Hus à
fuir Prague pour se réfugier dans les châteaux de
plusieurs amis nobles. Alors que la Bohême est menacée
d'une croisade en 1414, Hus est appelé à comparaître
devant le concile de Constance. Il s'y rend, avec un sauf-conduit
du roi Sigismond. Toutefois, dès son arrivée, ses
ennemis le jettent en prison et le jugent pour hérésie.
Sommé d'abjurer (et de s'engager à ne plus enseigner),
Hus refuse catégoriquement. Condamné par le concile, il
est brûlé sur le bûcher et meurt héroïquement. Ses disciples, les hussites, le considèrent comme un patriote et un martyr de la foi et sa mort déclenche une révolution religieuse, politique et sociale qui secoue la Bohême et la Moravie pendant des décennies. Malgré la simplicité de leur armement, les hussites ont tenu en échec lEmpire catholique grâce à leur ferveur religieuse et aux qualités de leur Chef Jan Zizka, qui inventa lartillerie mobile. Après de grandes
victoires après 1420, ils repoussèrent successivement
cinq croisades, mais se divisèrent entre « Taborites »
extrémistes et « Utraquistes » modérés. La
défaite des taborites à la bataille de Lipcany en 1434
ouvrit la voie du trône à un hussite modéré :
Georges de Podêbrady. Après avoir conquis la ville de
Prague en 1448, il fût couronné roi en 1458. |