Hans Baldung-Grien 

....Hans Baldung est un célèbre peintre et graveur de la fin du Moyen-Age qui serait originaire de Weyersheim. Né en 1484 ou 1485 dans une famille de notables, son lieu de naissance reste mystérieux : certains situent sa naissance à Strasbourg, d'autres à Schwäbisch Gmünd, d'autres enfin à Speyer. Mais si l'on en croit les affirmations du chroniqueur strasbourgeois Sebald Buheler, qui était son contemporain, Hans Baldung serait vraisemblablement né à Weyersheim, où son père était fonctionnaire de l'évêque de Strasbourg.

Il effectua son apprentissage de peintre à Strasbourg avant d'entrer, en 1503, dans l'atelier de Dürer, à Nuremberg. Affirmant une prédilection pour la couleur – le Cavalier, la Mort et la Jeune Fille –, en particulier la couleur verte ( grien, en allemand du XVI^e siècle), il signe ses tableaux d'une feuille de vigne, bientôt remplacée par les trois lettres H.B.G. ( Hans Baldung-Grien )

En 1505, il publie un ensemble de gravures sur bois consacrées au rosaire, tandis que les commandes affluent, parmi lesquelles le Repos lors de la fuite en Égypte, des cartons de vitraux, notamment pour Saint-Laurent de Nuremberg, en 1506, et, l'année suivante, le grand triptyque de l'Adoration des Mages et celui de Saint Sébastien. Dans ces deux dernières œuvres, destinées à une église de Halle (Saxe), Grien synthétise les leçons apprises de son maître Dürer et celles tirées des œuvres de Cranach l'Ancien.

De retour à Strasbourg, il y affirme un style très personnel, à travers de nouvelles commandes et de nouvelles séries de gravures sur bois. Appelé en 1512 à Fribourg-en-Brisgau pour y peindre un retable destiné au chœur de la cathédrale, la Crucifixion et le Couronnement de la Vierge, il y séjourne cinq ans, avant de retrouver Strasbourg. Parallèlement à ces grandes compositions, Hans Baldung Grien peint de nombreux portraits, tel celui de Christophe de Bade (1515), dans lesquels il recherchera toujours plus d'expressivité, privilégiant, à la fin de sa carrière, une certaine abstraction évocatrice d'un état d'âme sur les effets illusionnistes.

Après 1529, la ville ayant été gagnée par la Réforme, Grien se fait protestant. Les commandes religieuses se font plus rares, mais le peintre s'est déjà tourné vers des sujets d'inspiration humaniste, tirés de la mythologie gréco-romaine – Pyrame et Thisbé (1530; thème également traité par Cranach), Hercule et Antée (1530), Mucius Scaevola (1531) – ou allégoriques – la Marche à la mort, les Trois Âges de la Femme et la Mort .

Combinant l'expressivité des figures grandeur nature d'un Dürer à la charge émotionnelle et aux couleurs vibrantes d'un Grünewald, ce peintre crée un univers trouble où l'évocation de ses sabbats de sorcières n'est pas exempt de morbidité: entre satanisme et sensualité, Grien, encore ancré dans la tradition du gothique flamboyant et perméable à ce qui est déjà le maniérisme, rappelle au spectateur la vanité de toute chose.

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