HISTORIQUE DE NOTRE ENTREPRISE

1 - Les Origines
Les origines de notre entreprise se confondent avec celles de notre famille, car nous sommes boulangers depuis le milieu du XVIIe siècle, donc depuis près de 350 ans.

Jan Hus (1369-1415)Notre famille est d’origine tchèque : notre patronyme HUSS provient du grand réformateur tchèque  Jan HUS. Né à Husinec en Bohème en 1371, recteur de l’Université de Prague, considéré comme l’un des précurseurs de la Réforme, il fut un combattant de la liberté, défenseur du petit peuple face aux abus du clergé et des seigneurs. Sa devise était :

« La Vérité Vaincra »
" Pravda Vitezy"

Traducteur de la Bible en tchèque, il prononça des sermons enflammés contre la corruption des prélats de l'Eglise, contre le trafic des Indulgences, contre le schisme de l'Eglise. Excommunié en 1412, puis de nouveau en 1414, arrêJan Hus sur le bûcherté, convoqué devant le Concile de Constance, il fut condamné comme hérétique après un simulacre de procès, et fut brulé vif le 6 juillet 1415. Par la suite, il fut vénéré comme saint et martyr en Bohème. La date de sa mort est aujourd'hui une Fête Nationale Tchèque.                                                             

La mort de Jan Hus sur le bûcher provoqua un soulèvement général de la Bohème, en réaction contre la répression de l'Eglise et de l'Empereur. La première Défenestration de Prague, en 1419, marqua le début des Guerres Hussites. Sous la conduite de leurs trois dirigeants charismatiques, Jan Zizka de Trocnov (chef militaire), Jan Zelivsky (chef religieux), et Mikulase z Hus (chef politique) les insurgés hussites ont libéré Prague des troupes impériales, ainsi que la plupart des villes et de la campagne tchèque. Jan Zizka de Trocnov
Après la mort de Mikulase z Hus lors de la libération de Prague, et la décapitation de Jan Zelivsky par les impériaux, Jan Zizka resta seul chef des résistants. Il fonda la ville de Tabor, qui sera la forteresse inexpugnable des hussites, leur permettant de résiter à toutes les attaques.
Entre 1420 et 1434, les hussites repoussèrent cinq croisades successives menées contre eux par l'Eglise catholique et l’Empereur Sigismond IV. Les fières armées impériales furent écrasées par les combattants de la résistance hussite, qui n'étaient à l'origine que de simples paysans et artisans.
Procope HolyVelky
Après la mort de Jan Zizka, la relève fut assurée par Andreas Prokop, dit Prokop HolyVelky ("Prokop le Grand"). Sous sa conduite, les hussites passèrent à l'offensive et menèrent des campagnes jusqu'au coeur de l'Empire Germanique à l'Ouest, jusqu'à la mer Baltique au Nord, et jusqu'aux frontières russes à l'Est.
Les hussites étaient devenus une force invincible, et leurs idées libératrices s'étaient propagées dans toute l'Europe. L'empereur Sigismond abandonna l'action militaire contre eux et décida d'intriguer pour les diviser. Finalement, il arriva à ses fins : des hussites modérés, soutenus par la noblesse, levèrent une armée, et affrontèrent les hussites taborites de Prokop. La bataille de Lypany marqua la défaite des taborites, le massacre de 13 000 combattants de la liberté et la mort de Prokop.

Mais ce n'était pas la fin des hussites : une décennie plus tard, le nouveau chef des hussites, Georges de Podebrady (Jiri Podiebrady) conquit la ville de Prague, et fut élu Roi de Bohême en 1458. Il fut l'artisan de la coexistence des deux Eglises en Bohème, Catholique romaine, et Hussite Utraquiste. Il mena une intense activité diplomatique en faveur de la Paix, et élabora un projet d'union européenne, devenant ainsi le précurseur de la construction européenne actuelle. Mais après sa mort précoce, le jeu des alliances et des héritages fit passer la couronne de Bohème aux Habsbourg d'Autriche, qui imposeront leur domination aux pays tchèques.

Deux siècles plus tard, face aux abus des Habsbourg, la révolte tchèque se déclenche à nouveau lors de la Deuxième Défenestration de Prague, et déclenchera la Guerre de Trente Ans. L'armée impériale des Habsbourg (menée par le fameux généralissime Albrecht von Wallenstein) écrasa les insurgés tchèques à la bataille de la Montagne Blanche en 1620. La plupart des chefs de l'insurection seront exécutés, et de nombreux combattants sont contraints à l'exil : les hussites disparaîssent de l'Histoire.

Quelques années plus tard, vers le millieu du XVIIème siècle, alors que l’Alsace est dévastée et dépeuplée par la guerre de Trente Ans, de nombreux Suisses, Souabes et Tchèques s’installent dans la région afin de la repeupler. Selon la tradition, quelques descendants de hussites tchèques s’installèrent ainsi à Weyersheim. Parmi eux, les 3 frères HUSS, descendants des hussites ; 3 artisans dont l’un était boulanger  : vraisemblablement notre ancêtre en ligne directe.

Depuis lors, les HUSS sont implantés à Weyersheim et leurs descendants se sont propagés dans le reste de l’Alsace et de la France, ainsi qu’à l’étranger, notamment au Brésil, au Canada, et aux Etats-Unis.

 2 - La boulangerie HUSS à travers les siècles

Notre famille resta fidèle aux traditions boulangères lors des siècles suivants. A la fin du XVIIIème siècle, on note la présence à Weyersheim de Jean Valentin HUSS, dont le prénom (Hans Valte en alsacien) passera à la postérité en devenant le "Hoftname" qui désignera dorénavant la lignée des boulangers HUSS, puisque jusqu'à nos jours ses descendants porteront ainsi le HoftName "S'HansValte". Carte postale ancienne représentant la rue Baldung-Grien, la boulangerie HUSS se trouve dans la maison familiale de s'HansValte, la cinquième en partant de droite
La boulangerie Huss était implantée au 69 rue Baldung-Grien, dans la maison familiale de "S'HansValte". Le devant de la maison familiale, qui serait une des rares
rescapée de la guerre de Trente Ans, était anciennement occupé par une forge, à l'arrière il y avait le fournil. La famille HUSS, avec ses nombreux enfants,  avait plusieurs activités pallèlement au métier de boulanger, notamment forgeron et cultivateur.
A la fin du XIXe siècle, c'est Michel Huss, petit-fils de Jean Valentin, qui exploitait la boulangerie familliale avec sa femme Caroline CLAUSS, et trois de leurs enfants, Joseph, Michel et Marie, vont engendrer trois lignées distinctes de boulangers.
Marie HUSS va épouser Joseph BERBACH et ensemble ils vont exploiter la boulangerie familiale de la rue Baldung-Grien. Certains de leurs descendants partiront s'installer à Kurtzenhouse, d'abord comme boulangers puis comme épiciers, et vendront la maison familiale de "S'Hansvalte" à M. Muller qui va y ouvrir la Droguerie St Michel.
Michel HUSS va s'installer à Ostwald pour y fonder également une boulangerie que ses descendants vont continuer à exploiter jusqu'en 2004 où elle sera définituvement fermée.
Joseph HUSS, l'ainé de la fratrie, va épouser Marie BARTHOLOME et va fonder sa propre boulangerie dans la maison familiale de sa femme, la Maison "S'Liiris", qui se trouvait à l’angle de la rue Baldung-Grien et de la rue de Gambsheim, à quelques mètres de l’emplacement actuel de la boulangerie. Ensemble, ils auront 3 enfants, mais sa femme Marie va malheureusement décéder en 1913, et ensuite Joseph va partir se battre au front lors de la Première Guerre Mondiale.

La boulangerie de Joseph et Marie HUSS au début du XXème siècle



Joseph Huss (1876-1949)

De retour de la guerre, Joseph va épouser en secondes noces Josephine SCHERRER. Ils auront deux enfants, Sylvestre Joseph et Léonie. Vers 1920, le couple fit l’acquisition d’un petit cabaret dans l’Allmengasse (actuellement 19, rue ST Wolfgang) où il déménagea sa boulangerie. Elle s'y trouve toujours de nos jours.







En 1939-45, lors de la Seconde Guerre Mondiale, Sylvestre Joseph HUSS va renouer avec la tradition guerrière des hussites et leur esprit de résistance et de liberté. Farouchement opposé à l'occupation de l'Alsace par les troupes nazies du IIIème Reich allemand, son combat pour la Vérité le conduira à s'engager dès l'été 1940 dans la Résistance, et sera parmi les fondateurs du premier réseau de résitance du nord de l'Alsace. Sylvestre Joseph Huss  (1920-1999) grand combattant et résistant, fidèle à la tradition des hussitesMalheureusement, il sera comme nombre de ses compatriotes alsaciens et lorrains incorporé de force dans l'armée d'occupation allemande en 1942. Affecté d'abord en Europe de l'Est, il va aider clandestinement la Résistance polonaise, puis sera envoyé en première ligne dans l'enfer du front de Russie, où il va s'illuster par son courage et sa bravoure, sauvant la vie de plusieurs de ses compagnons d'infortune. Grièvement blessé par un obus le 14 juillet 1943, il survivra et sera transféré dans le sud de la France, ce qui lui permettra de reprendre contact avec la Résistance française et de l'aider secrètement. Il parviendra finalement à s'évader de l'armée allemande qui le portera disparut, entrera dans dans la clandestinité et rejoindra le Maquis sous le nom de Joseph Rey. En été 1944, après le Débarquement en France des armées de libération alliées, il s'engagera dans la 1ère Armée Française, au sein de la Brigade Alsace Lorraine, participant à la Libération de l'Alsace et aux violents combats de la Poche de Colmar. Il reviendra ainsi à Weyersheim en libérateur, alors que tout le monde le croyait mort au combat.. Traversant le Rhin, il poursuivra le combat contre le Nazisme au coeur de l'Allemagne, jusqu'à la la Victoire sur le IIIème Reich, le 8 mai 1945. Une Victoire finale en conformité avec la devise de Maître Jean HUS : "La Vérité Vaincra" ...

En 1947, de retour de la guerre, Sylvestre Joseph va épouser Marie Madeleine ZILLIOX dont il aura trois enfants : Jean-Louis, Paul et Monique. En 1956 Joseph et Marie ont construit le bâtiment actuel abritant les habitations et le magasin. La taille limitée et la forme de ce magasin ont été imposés par le manque de place à l’époque. De plus, la production de pain continua pendant les travaux de construction du bâtiment.

En 1958, fut construit un nouveau four, à l’époque un des premiers fours à vapeur modernes du canton. Quelques mois après, ce fut l’acquisition du premier pétrin mécanique, qui révolutionna la fabrication du pain en permettant d’obtenir un pain blanc de qualité supérieure.

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En Jean-Louis HUSS avec Jacques Chirac  en 19801964, Jean-Louis HUSS fils de Sylvestre Joseph, est entré dans l’entreprise après trois années d’apprentissage chez Maître Lucien EISELE, rue du Maire KUSS à Strasbourg. Il passa avec succès son Brevet de Maîtrise en 1973.

En 1972, l’entreprise fut transformée en une sàrl dont les associés égalitaires étaient Jean-Louis HUSS et son père Sylvestre Joseph HUSS (également gérant de la société). La même année fut construit et équipé un nouveau fournil autour du four existant.

Le nouveau fourEn 1993, après 35 ans de bons et loyaux services, le four fut démonté et remplacé par un nouveau four plus grand et plus moderne dont la capacité de cuisson plus grande et l’adaptabilité ont permis de faciliter et rationaliser le travail.


En 1996, Frédéric HUSS, fils de Jean-Louis, entre dans l’entreprise comme apprenti

Frédéric HUSS

Entre 1996 et 1999, fut aménagé à l’emplacement de la grange un dépôt de farine et un stock pour matières premières et marchandises, puis un laboratoire de pâtisserie séparé du fournil. La boulangerie Huss vue de l'extérieur

En 1999 suite au décès de Sylvestre Joseph, Frédéric a acquis ses parts sociales dans la société et Jean-Louis est devenu gérant.

.Jean-Louis HUSS offre une bretzel à l'Equipe de France championne du monde d'Escrime

2002 : Ouverture du site Internet "www.boulangerie-huss.com".

                                

 

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